15 avril 2009

Quand "Facebook" s'en mêle...

Sade/ Nietzsche : Un duo à voir absolument !

Par Sarah Sergent, le 10 avril 2009Ne boudez pas votre plaisir en allant voir la pièce "Sade Nietzsche" (...) Marier ces deux auteurs, peut sembler d'un premier abord, improbable et saugrenu (...) Le libertinage devient (...) un prétexte pour déranger la morale en tant que manifestation contre nature et pour amener chacun de nous à une pensée affranchie des conventions. Stéphane Russel nous propose plus légèrement de faire face avec humour, à ce qu'il appelle "nos démons insomnieux" et nous pose en conclusion une question atemporelle : "Peut-on vraiment être satisfait ?"
Mais cessons là de philosopher ! La pièce est avant tout un délicieux divertissement. Nul besoin d’être agrégé en la matière pour apprécier le spectacle. Pas de voyeurisme gratuit à la déclamation du texte de Sade. Car s’il est question de jouissance, il s’agit surtout d’exalter le verbe. Et s’il est question de plaisir, il s’agit de pratiquer habilement l’art de la joute. Et le public se régale ! Non mécontent d’ailleurs de pouvoir partager le superbe jeu des comédiens en profitant de l’intimité d’une petite salle – qui je l’espère deviendra grande au vu de son mérite ! -, et ainsi de se voir impliqués, selon le désir des metteurs en scène (...) « tant physiquement que par la pensée ». Le boudoir n’est-il pas d’ailleurs cette petite pièce située entre la chambre et le salon ?
(...) permet même de prendre un recul salutaire. Sade lui-même ne disait-il pas de se méfier de tous les discours et de ne jamais prendre les choses au premier degré ? Voilà qui est lui rendre hommage et justice. Trop souvent l’objet des pires caricatures, l’écrivain était d’abord un homme cultivé ainsi qu’un honnête défenseur de la liberté de penser individuelle
Tanja Czichy est remarquable de candeur, de justesse et d’intensité. David Arveiller campe lui avec brio, un chevalier allant du registre de l’ironie à la concupiscence, en passant par l’énoncé de vérités dans lesquelles l’émotion fait mouche à chaque réplique. Ainsi, des sujets aussi sérieux, difficiles et polémiques que Dieu, la nature, la procréation, la morale, les vertus, la Révolution, la République, sont pourtant reçus et compris simplement, grâce à l’excellence des ces deux artistes. Vibrant, tripant pour employer un mot actuel…
Car la pièce trouve bien des échos dans notre société contemporaine. Tant de voix cherchent à se faire entendre, dans une démarche le plus souvent destructrice, insolente, cassant les interdits tout en réclamant paradoxalement des repères. La parole exutoire de Sade et le lyrisme de Nietzsche bousculeraient sans doute la pensée « politiquement correcte » caractéristique de notre époque. Tels les fous du roi, adeptes de l’humour et de l’anti-dogmatisme, ils nous apprennent qu’aucun principe ne vaille de ne pas être remis en cause et qu’il faille trouver sa propre essence, ses propres croyances. Là réside sans doute la clé de la véritable sociabilité, où la culture des différences saura conduire à la tolérance.
Vous l’aurez compris, « Sade Nietzsche » est une pièce intelligente et jubilatoire. Saluée à l’unanimité par Thibault de Sade, descendant du Marquis ; Evelyne Lever, dix-huitièmiste réputée ; Philippe Roger, chercheur au CNRS, enseignant en sciences sociales à l’université de Philadelphie et auteur de « La pédagogie du libertinage chez Sade » ; et enfin Michel Delon, professeur universitaire spécialiste de Sade et de Diderot, la pièce saura tout autant distraire, intéresser et séduire le novice.
Cultivez les passions plutôt que les idoles ! Ainsi qu’un grand moment de théâtre

3 avril 2009

PUBLIC et PRESSE: réactions (message complété le 15 avril)



Concernant les réactions du PUBLIC, nous n'en avons comme indicateurs que la fréquentation, "l'applaudimètre" et les commentaires a posteriori. La première est légèrement en hausse mais pas encore satisfaisante, le second dépend des représentations et quant aux troisièmes, ils sont partagés.
Hier par exemple, un couple a bruyamment quitté la salle au bout de 50' au son de "quel scandale, cette pièce!" alors qu'une jeune femme brune a déclaré -en sortant de la même représentation- "ils sont bouleversants"...
Déroutant mais assez logique lorsqu'on écoute le propos et qu'on prend conscience de la spécificité du traitement scénographique.

Pour ce qui est de la PRESSE (papier et Internet), sept critiques très encourageantes ont déjà été publiées: "La boîte à sorties"/ "En 3 mots...", "Art-West International" (n°50, pas de site), "L'Histoire", "Rue 89", "Théâtrorama",  "Figaroscope" et "Sortir à Paris".